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Prise au piège
Début d’après-midi, le ciel est légèrement couvert et malgré la masse de personnes qui se baladent dans les rues de Tokyo, il n’est pas bien difficile de remarquer la tête qui dépasse de cette foule, celle d’une géante parmi les Japonais. Écouteurs vissés dans les oreilles, démarche tranquille mais imposante, elle suit le flot un moment, avant de passer dans une ruelle perpendiculaire. Oui, Momoe avait beau râler en permanence sur le Japon, elle aimait tout de même flâner dans les rues, trouvant qu’elles avaient un charme particulier. Il était facile de se perdre dans le dédale qu’étaient les rues de la capitale, de se retrouver dans des endroits déserts alors que la minute d’avant, on pensait mourir étouffée à force de se faire piquer tout l’air par les habitants. Cette expérience était unique en son genre, et faisait partie des petits plaisirs des journées de la métisse.
Le temps pris seule est un temps de repos… Même s’il consiste à aller marcher, courir, ou faire tout autre type d’activité physique, au niveau du mental, il n’y a rien de mieux pour cogiter en paix. Ou ne réfléchir à rien du tout ! Tout dépend de quelle utilisation on souhaite faire de ses neurones, la déconnexion est agréable. Et cette déconnexion justement, c’est ce que cherche Momoe aujourd’hui. Profiter du temps encore agréable, de cette ambiance reposante, et de ce que sa vision peut lui rapporter de plaisant.
La musique dans ses oreilles ? Du post-punk, ce vieux genre plutôt expérimental, quelque chose qui sort un peu de la banalité, qui ne sonne pas comme cette pop japonaise omniprésente dans les charts. Cette saveur de vieilles sonorités, de la guitare crade et une basse rythmée, des chanteurs qui poussent à penser à soi, qui créent cette bulle de solitude… Difficile d’utiliser ça comme ambiance dans un bar, on se sent plus léger en y écoutant seul, de façon égoïste.
Ses pas la menaient actuellement dans une ruelle. Elle y est abonnée, me direz-vous ! Concentrée sur ce qu’elle écoute, la grande dame suit son intuition, à la recherche des ambiances qui lui plairont. La majorité des rues sentent la nourriture, mais ici, l’odeur est différente. Ça sent… Les égouts, beurk. La senteur prend au nez de l’exploratrice, qui sans même regarder où elle met les pieds, tourne les talons.
Alors qu’elle s’apprêtait à partir, Momoe sent quelque chose bloquer sa jambe… Au moment où elle le remarque, la femme pense simplement s’être encoublée dans quelque chose qui traînait par terre. En même temps, vu l’odeur de la rue, ça serait pas si bête qu’il y ait des détritus par terre. Ses yeux vont pour se poser sur sa jambe après l’avoir secouée pour faire partir ce qui y traînait, et à l’instant où elle remarque enfin la nature de son blocage, voilà qu’elle se retrouve la face contre le sol !
Ses bras vont pour l’aider à se relever, mais dès qu’il touchèrent le sol, ils furent eux aussi attrapés par la chose qui l’attaquait ! Car oui, c’était bien une attaque qu’elle subissait, c’était sûr ! Sa vision cherche à comprendre ce qui lui arrive, et découvre bien vite qu’un fléau est responsable de tout ce bazar. Putain, un fléau ! C’est bien son jour de chance, ça !
La créature entrave tout mouvement de la chamane, qui ne sait plus quoi faire. C’est sa force qui lui permet de s’en sortir généralement, elle n’est pas douée niveau souplesse ! Les prises de soumission c’est bien un de ses gros points faibles, et elle ne sait pas comment régler cette situation ! À la limite, si ses membres étaient proches de sa tête, elle pourrait compter sur sa bouche, mais bon…
Momoe avait bien fait de sentir cette odeur d’égout, elle a même sa petite renommée auprès de l’école du coin… C’est la seule ruelle qui pue autant, des rumeurs circulent parmi les enfants sur un calamar vivant qui existerait sous cette ruelle, nageant dans les égouts, qui récupérerait les restes de nourriture jetés, pour devenir gros, toujours plus gros... Cette légende urbaine, ainsi que tous les sentiments de dégoût y étant associé avait fait naitre un fléau, matérialisant l’existence de ce calamar géant, à la seule différence que celui-ci récupérait des humains pour en faire sa collation, et non des restes. La maudite était tombée dans son piège, et ne savait pas comment en sortir. Il fallait que quelqu’un la surprenne, et vite. Son temps était compté, c’était sûr… Pour une fois, elle était face à un adversaire de son niveau, et qui avait pris l’avantage sur la situation.
À ce moment précis, un jeune homme apparu en face d’elle. L’ex-exorciste n’était pas du genre à aimer compter sur les autres, mais n’avait pas le choix. Que faire d’autre que de demander de l’aide ? C’était bien la seule chose à faire !
"Aide-moi ! Fais quelque chose !"