LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
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LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
DEAD CAN DANCE (O-Bon)Arc I : Big Boom Theory
Tout annonçait un début de semaine pourri. Réveillé aux aurores, pas de mon plein gré cette fois, ma première angoisse quotidienne vint m'ôter toute envie de vivre. Ouais, c'était assez commun de vouloir se suicider dans la capitale, mais pour moi, c'était une première. J'étais là, avachi dans le canapé de l'appartement de Rebecca. Les yeux plongés dans le vide alors qu'un bruit de marteau cognait inlassablement contre le mur... des travaux dès le matin ? On avait affaire à quels types de voisins... des terroristes ? J'ai tout tenté ! Mettre des boules quies, presque m'étouffer avec des oreillers, mettre de la musique... rien n'y faisait ! Est-ce que j'étais le seul dans cette situation ? Est-ce qu'il y avait d'autres voisins complètement agacés de ce qu'il se passait, où n'y avait-il que moi pour faire mon chieur ? J'veux dire, ça faisait quand même une heure que ça tapait non-stop ! C'était quel genre de travaux qu'ils opéraient, à côté ?
Soudain, un bruit, pas celui d'un marteau qui cogne, nan. Un truc bien plus horrible ! Non seulement ils tapaient sur les murs, mais en plus de ça, ils n'y allaient pas de main morte. « HYAAAAAAAAAAAAAAAH NOOOOOOOOOOOOOON ! » Ça, c'était moi qui hurlait, alors que mon visage se décomposait peu à peu, tandis que l'origine du bruit suspect se dévoilait sous mes yeux. « Oh non, non non non !! » à genoux sur le parquet, j'essayais tant bien que mal de récupérer tout les morceaux d'un cadre photo qui venait de s'écraser au sol. « C'est l'autre abruti et son marteau !! Non non non, j'suis dans la merde !! Si Rebecca voit ça elle va me TUER ! »
100 pas, 1000 pas, aucune idée de combien de fois j'ai tourné en rond entre le salon et la cuisine à la recherche d'une solution, alors que trônait sur le comptoir le reste du cadre... « BINGO ! Voilà ce que je vais faire ! » claquage de doigts assuré, l'idée qui venait d'me passer par la tête elle était tout simplement géniale... encore que... « Ah ! Pile assez ! » J'avais assez d'argent pour en racheter un autre, est-ce que ce sera le même ? Certainement pas... mais au pire des cas, j'pourrais toujours accuser l'excès d'alcool pour lui faire croire qu'elle se trompe sûrement, ou que sa mémoire lui joue des tours : Tout ce qu'il me fallait, c'était un cadre plus ou moins similaire, afin qu'elle n'y voit que du feu. « La vache, c'est pas donné... j'vais devoir annuler la sortie cinéma avec Jinmu... »
Mon téléphone sonne, en parlant du loup... « Allô ? Ouais... désolé ça va pas le faire... je suis malade ! » J'pouvais pas lui dire que j'allais devoir annuler pour cette raison, ils se seraient moqués de moi en classe pendant des jours !* * * * *
Je tourne dans la ville, à la recherche de cette foutue boutique... c'est un genre de lieu éphémère ou quoi ? Elle était censée être là, pile là, devant mes yeux... « Eh, mamie ? Elle est où la boutique qui vendait les cadres photos... la clé sous la porte ? Ça veut dire quoi ça ? Non j'suis pas stupide, j'cherche simplement à savoir où se trouve cette boutique... Oh, vous dites qu'elle a fermé ? Comment j'vais faire moi... ma mère va me tuer ! » Comme quoi, dès fois faut juste pas hésiter à taper la discute avec n'importe qui. Voilà qu'elle m'avait donné un plan secret deluxe, l'endroit où toutes les vieilles de son âge allaient faire leurs emplettes en terme d'objets inutiles. Par chance ! C'était pas loin d'la gare, il me suffisait donc d'acheter mon truc et de rentrer à la maison, comme si de rien n'était.Mais ouais, vous vous doutez bien que ça sonne trop facile, pas vrai ? J'vous ai pas dit au début que c'était un début de semaine de merde ?
Donc là, c'que vous êtes en train de me dire, c'est que mon aventure a commencé le matin, qu'elle s'est poursuivit tout le long de la journée ( j'étais pas un mec rapide ) et qu'arrivé au soir, alors que j'tenais enfin le précieux dans mes mains, qu'il m'aura suffit que d'UNE SEULE seconde d'inattention pour réduire tout mes efforts à néant ?! La scène s'était produite au ralenti sous mes yeux, alors que nos épaules s'entrechoquaient, que l'objet me fila entre les doigts pour se mettre à danser une valse mortelle à chaque fois que j'parvenais à remettre la main dessus, pour qu'il finisse par se briser sur le sol. "Excusez moi"... EXCUSEZ MOI ?!
En fait, il m'a pas fallu longtemps pour réagir. Saisi par le col, j'lai tiré vers moi afin qu'il puisse bien voir c'qui s'passait, alors que de ma main libre je lui indiquais mon précieux cadre brisé au sol. « "Excusez moi" ?! Regarde ce que tu as fait !! » Si mon langage corporel semblait plutôt agressif, il ne faudra qu'une seconde à Yuichi pour se rendre compte de la situation de ses propres yeux. « A CAUSE DE TOI JE VAIS MOURIR ! T'ES FIER DE TOI ?! » la voix étouffée par des sanglots, les larmes et la morve qui dégoulinaient non stop et me voilà retrouvé à taper du poing sur son torse en me maudissant d'avoir osé croire que j'aurais pu arranger les choses.
« C'EST UNE CATASTROPHE ! SI J'ARRIVE PAS A... Hein ? Tu comptes le remplacer ? » Mais oui ! Il n'était peut être pas trop tard pour faire demi-tour et tenter de retourner à la boutique avant la fermeture. J'dégaine mes dix doigts, et compte jusqu'à treize... ou peut être quatorze, il fallait quand même amortir le prix de l'aller-retour... « 1400 yens ! » Ouais, un prix dérisoire, mais j'étais complètement broke, ne vous moquez pas de moi. J'avais à peine de quoi finaliser cet ultime voyage pour rentrer à la maison, et au vu de l'heure, il fallait faire vite pour éviter de se retrouver bloqué à Shibuya à cause des derniers trains. Alors, j'lai techniquement lâché, mais ça n'aura duré qu'une seconde. Le temps de déplacer ma main du col à son poignet. « Je t'embarques avec moi ! Pas de temps à perdre »
S'il avait pu avoir un léger, très léger, aperçu de la force du Sawada lorsque j'l'ai empoigné par le col, c'est maintenant qu'il allait avoir la full expérience, trainé par un seul type avec la force de 50 mecs, s'il ne suivait pas le mouvement, ses pieds décolleraient du sol et il se mettrait à flotter au gré du vent trainé par l'animal que j'étais. « On doit faire vite !! Au vu de l'heure, pas sûr que la boutique soit encore ouverte ! » La foule s'écarte, tente de ne pas se faire bousculer par l'énergumène alors qu'il enchaîne les changements de pieds d'appuis pour esquiver les Tokyoïtes casqués ; ceux qui ne faisaient pas attention a leur environnement et menaçaient de changer de direction à tout moment. « Ceux-là, c'est les pires ! » Un sourire scotché sur le visage, j'entame mon move ultime. Celui-là est technique, il n'est a utiliser qu'en cas d'extrême urgence… et pour chance, ce mec là me permet de l'utiliser ! Il s'arrête soudainement et s'abaisse. « A droite c'est le train qu'on doit prendre ! » Lui dis-je rapidement, en lui pointant la porte d'accès aux trains allant dans la direction d'Ikebukuro « A toi de jouer ! »
Un garçon spécial, Yuichi pouvait il le remarquer au travers de ses iris de jade ? Alors qu'il lâchait sa main, le repoussait sur la droite et prenait appui sur l'épaule du Tokyoïte casqué. Son corps se redressait soudainement, tel un poirier, il put échanger momentanément un regard avec celui qu'il prenait comme cheval d'arçon pour sa cabriole. Un léger appui, une main calée sur son chapeau pour éviter qu'il ne s'envole et le voilà qui passait par dessus l'obstacle avec style, réatterrissant sur ses deux jambes après une jolie cabriole. « Désolé !! » Pas le temps de s'excuser convenablement, Yahiru faisait signe à Yuichi que le train approchait.
« COURS ! » On était pourchassé par des fléaux ou quoi ? Nan, pas vraiment... mais disons que les réactions de Rebecca étaient AU MOINS deux fois pire. Pas difficile à comprendre pourquoi j'étais autant impliqué dans la récupération de ce foutu cadre photo. C'était ça, ou la voir avec une moue et des sourcils froncés pendant toute une journée. Hors de question qu'elle soit contrariée à cause de moi !! La sonnerie qui annonce la fermeture des portes retentit. Mon regard se raffermit, et alors que j'prends une bonne et grande inspiration, l'espace d'un instant, on peut voir des flammes qui s'échappent de sous ma semelle alors que mon corps penche en arrière à cause de la vélocité apportée par ce bref relâchement d'énergie. Alors ouais, les profanes ont rien vu, mais l'alarme incendie qui se déclenche témoigne de mon passage alors que j'viens retenir la porte pour que mon débiteur puisse pénétrer dans la rame.
Un énorme soupir s'échappe d'entre mes lèvres, alors que j'me pose sur le premier siège disponible, ceux à côtés des portes. Un large sourire, tout ce que j'avais à offrir en guise d'excuse pour la death run qu'on venait d'taper, j'sent mon portable qui vibre. « Allô ? Haha... hahahaha... non... c'est pas ce que tu crois... BIEN SUR QUE NON J'VOUS AI PAS GHOSTÉ, ÇA VA PAS LA TÊTE DE DIRE DES TRUCS COMME ÇA ?! » Les autres passagers me regardent avec dédain... mais un signe de tête suffit à m'excuser et immédiatement, j'arrête de parler à voix haute. « Non, tu comprends pas ! J'ai... j'dois arranger un truc, ok ? Non, j'le connais pas... c'est la première fois que je le vois, je te jures ! J'en sait rien, je viens de le croiser à la gare, alors que j'allais prendre le train pour rentrer... ouais, on peut pas tant dire que c'était une rencontre idéale... hein, son nom ? » La main plaquée contre le combiné, j'me tournes vers mon nouveau pote d'infortune. « C'est quoi ton nom à toi ? Moi, c'est Yahiru ! »
Oh... il avait l'air plutôt contrarié… compréhensible ! Et puis d'abord, c'est moi qui aurait du l'être : c'est lui qui a cassé mon truc quand même ! Enfin, j'arrivais pas à rester longtemps en colère contre les gens, après tout, il comptait m'en racheter un, pas vrai ? « ... Yuichi !
Non, mais j'te jures que je le connais pas. » l'espace d'un instant, j'bloque et laisse mon interlocuteur débiter au travers du haut parleur du téléphone.« ... De Nagoya tu dis ? »
Alors, ça voulait dire que... C'était lui aussi un exorciste ? « Arrête, sérieux ?! C'est trop b-... »
▬ « Tu peux m'expliquer ton cirque de tout à l'heure ?... »
▬ « Ah... d'accord, c'est pas à mon tour de parler... »
Détournement de regard, petites perles de sueur qui gouttent depuis ma tempe... c'était à son tour de me gronder maintenant... décidément, c'était pas ma journée. « ... C'est pas-... » ouais, pas trop facile d'en placer une quand on se mange une rafale ! Alors, naturellement mes yeux vinrent admirer mes chaussures... elles étaient plutôt pas mal, pas assez pour ignorer les mots de Yuichi, mais suffisantes pour éviter d'avoir à confronter les remontrances de mon homologue exorciste.
« Pardon... » sans le regarder, j'tente d'en glisser un petit... « Mais c'est pas n'importe quel cadre, c'est quelque chose de genre, giga, important ! Si j'remplace pas l'autre, je suis MORT. » Un moment de silence, un peu gênant ou j'savais pas trop quoi faire pour tenter de rassurer mon nouveau pote... Alors, j'crève un peu sa petite bulle de confort, tandis que ma tête chapeautée dépasse son épaule pour venir y jeter l'oeil sur son téléphone. « Tu faaaiiiiis quooooooi ? » Écran d'accueil, fixé sur l'heure qui s'approche dangereusement du point de non retour. « Oh ! T'as peur d'être à la bourre pour le dernier train ? Tu dois aller où ? Et d'ailleurs, qu'est-ce tu fais à Tokyo ? T'es venu rejoindre notre école ?! »
Une angoisse, un pot de colle, un gars bizarre ; y'avais pas mal d'épithètes qui m'revenaient assez souvent quand on tentait de décrire mon comportement, mais eh, c'est pas de ma faute si j'suis curieux ! C'était plutôt sympa qu'un gars du sud viennes dans le coin... « D'hab', les élèves de Nagoya ont tendance à nous prendre pour des abrutis, t'es pas comme eux, j'espère ! » J'pivote de quarante-cinq degré en un clin d'oeil pour me retrouver assis en tailleur face à lui. « T'en fais pas ! J'vais te mettre bien et t'montrer qu'ici on est COOL ! » Poing tendu vers lui, large sourire scotché sur la tronche, j'lui offrais un premier check, pseudo-promesse de la rue ! Yuichi répondrait il à son offre ?****
Quelques stations, un étrange message inhabituel de retards inattendus... et finalement, la triste réalité d'une quête vaine. « NAAAAAAAAAAAOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!! » accroché comme un macaque au rideau métallique du magasin, j'avais que mes yeux pour pleurer alors que j'voyais les fameux cadres photos me narguer de loin. J'commence à attirer le regards des passants... alors finalement, je lâche prise. Tourné vers Yuichi, j'essaie de maintenir un "sourire" convenable. « C-C'est pas g-grave... ah-ahah... On a qu'à te ramener à la gare et repartir chacun de notre coté. Ça aura été un plaisir de te rencontrer avant mon dernier jour sur cette terre... »****
Quelques stations plus tard, un nouveau message inhabituel... et finalement, la triste réalité d'une mission vouée à l'échec depuis le départ. « NAAAAAAAAAAAOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!! » à genou au sol devant le tableau des arrivées et départ, où du rouge envahit toute la partie départs du panneau d'affichage. Une fois de plus, j'attires les regards des autres usagers de la station... en m'tournant vers Yuichi cette fois, il n'y avait plus aucune volonté d'afficher de la joie. C'était avec la gueule toute pale, les joues creusées et un regard noir que je lui faisait face. « Pitié... pardonnes moi... » normalement, c'était le moment où j'aurais du lui proposer de lui repayer son voyage retour en guise de politesse... mais la situation financière exigeait d'être en mode survie constante... alors j'ai gardé le silence.
C'est sur un banc de la gare que je me suis avachi, l'air dépité, comme aux portes du suicide. « C'est sur qu'il doit me détester maintenant. » dis-je de mi-voix. La main plongée au fond de la poche, j'en ressort quelques pièces qui clinquent - mes derniers deniers... j'ose à peine le regarder, par peur de me faire foudroyer du regard... «... Tu veux un truc à boire, en attendant ? » mais c'était plus fort que moi...
Maintenant, c'est sur : il me hait. J'aurais du le voir venir dès le vent dans le métro, il risque surement de rentrer à l'académie et dépeindre la pire des images de moi, la honte. En même temps, a part le hasard, rien n'aurait pu prévoir cette malencontreuse rencontre... il avait même pas mordu à l'appât pour une canette sur mes derniers pesos, j'étais décidément au fond du trou. J'avais plus de cadre, plus un rond et surtout : une nouvelle personne qui m'ajoutait à sa liste d'ennemis...
Il passe sa main dans ses cheveux !! Mouvement de repli, c'est sans doute le moment où il en profite pour me casser la gueule... compréhensible, et sans doute mérité, un soupir ?! Un peu trop long pour être agressif; notre ami de la campagne avait sans doute une autre idée derrière la tête... c'était un exorciste lui aussi... peut être qu'il essayait de me jeter un sort ? Pitié, faites que ce soit pas ça...
Alors, peut être que j'ai mal entendu la première fois, ou peut être que j'ai simplement pas voulu y croire. mais est-ce qu'il venait de me demander de : "le mettre bien" ? Il venait de reprendre mon expression ?! Mais c'était loin d'être le comportement d'un gars qui te détestes ça !! Tout s'enchaîne comme dans un rêve : il m'invite, me tends son téléphone pour que j'y ajoutes mon numéro...Attends une petite seconde...
« ALORS POURQUOI TANT DE FAUX SEMBLANTS ?! ON AURAIT PAS PU DEVENIR POTES DES LE DEPART ?! ÇA T'AMUSES DE JOUER AVEC MES SENTIMENTS, C'EST ÇA ? MANIPULATEUR TOXIQUE ! TU ME RAMASSES QUAND JE SUIS AU PLUS BAS POUR MIEUX ME DETRUIRE PLUS TARD ?! TU VEUX PRENDRE MON NUMERO ET JAMAIS ME RAPPELER ?! TU CROIS QUE J'TE VOIS PAS VENIR ? J'PARIE QU'ON EST COMME DES TROPHEES POUR VOUS, LES GARS D'LA CAMPAGNE !! »
J'pète un câble, devient tout rouge et laisse péter les décibels ! C'était la première fois depuis Jinmu qu'un type résonnait pas avec moi dès le départ, y'avait forcément anguille sous roche... peut être qu'il avait prévu de se venger durant notre petite escapade nocturne à Shibuya, après tout, j'venais de lui faire rater son train. Le métro d'avant il voulait même pas me "check" et voilà qu'il m'invitais à faire un pas de géant dans son espace personnel ! Merde, voilà que j'savais plus où me mettre...
Dos tourné, j'croise les bras sous ma poitrine... mais c'est plus fort que moi. Pas à pas, je me décales petit à petit, le menton relevé, me rapproches de Yuichi et tends mon bras sans le regarder pour prendre son téléphone. « C-C'est pas ce que tu crois... c'est pour que tu puisses me recontacter à propos du cadre... » Merde, ça c'était bien une phrase de meuf... Qu'est-ce qu'il m'arrive ?!
J'secoue la tête pour reprendre mes esprits, et c'est comme si une mise à jour venait de s'opérer dans mon cerveau. Retour à la normale, il était temps de passer aux choses sérieuses. « Mon cher Yu-i-chi !... » Déplacement rapide, téléportation ? Qui sait, l'amitié savait trouver son chemin aussi vite que l'éclair. J'étais réapparu à ses côtés, l'avait pris sous mon épaule et lui faisait office de guide pendant notre traversée des dédales de la gare de Shibuya. « ... Contrairement à ce que tu pourrais imaginer : tu as une chance inouïe d'être tombé sur moi ! » P'tit sourire en coin, alors que j'jette mes iris dans les siens. « T'es tombé sur un local, et un vrai ! J'suis un peu comme le guide du village, le chamane... le druide... comment vous appelez ça chez vous... le grand chef ? Enfin bref ! Un cador en la matière de la Tokyo Night Life ! Fais moi confiance, mon pote !... » Oh putain, ça y est je l'ai dit !! « ... Sawada Yahiru s'occupes de toi, je vais te faire vivre la vraie vie des Tokyoïtes ! C'est toi qui paies, mais c'est moi qui t'invites ! » J'enchaine les bourdes bordel !! J'essaies de balayer la faute d'un rire assez bruyant, alors qu'on approche des ultimes portes coulissantes qui annonçaient la sortie de la gare. « Je sais que la ville peut être pesante la journée... mais la nuit... » un énième sourire dévoile un petit avant goût de mes futures paroles. « Eh bien, la nuit... la ville est tout simplement magnifique ! » les portes s'ouvrent et immédiatement mon attention se porte sur ce qui s'y trouve au delà.
Tokyo la nuit, toile vivante aux couleurs dynamiques.
Une ville unique en son genre, où se mélange architecture moderne et technologie dans une relation quasi symbiotique. Où la couleur des éclairages néons se mélangent à celles des écrans géants. Où la lumière des buildings constamment éclairés témoignent d'une activité effervescente. Les commerces, les restaurants, la vie : la vraie ! J'me tourne vers lui, le secoue légèrement. « Alors, t'en dis quoi ? T'es prêt à te jeter dans l'aventure avec moi ? On va pas s'contenter de manger un bout, non non, je vais te faire passer la meilleure soirée de ta vie ! Sinon, je m'appelle plus Yahiru ! Et j'adores ce prénom, alors tu peux me faire confiance ! »Une fois de plus, je me retrouves face à lui, le poing tendu, sourire aux lèvres.
IL. A. TAPÉ !! Mon cœur s'arrête, redémarres, puis cède de nouveau. L'espace d'un instant : j'suis plus là ! Perdu entre fantasme et réalité, surfant sur une fine frontière de confort qui souhaites que ce moment s'éternises à tout jamais... m'enfin, on allait pas rester là comme des abrutis en plein milieu de la route.
Alors, la classique Yahiru, j'secoue la tête pour me remettre les idées en place ! Ce soir : on allait faire la fête ! Ah... et on verra plus tard pour le cadre, j'avais une nouvelle mission, faire en sorte que mon nouveau pote - Car il venait de sceller son sort avec ce geste - passe la meilleure soirée d'sa life ! Enfin, j'espère... Parcontre, Yuichi, c'était claiiiiiirement pas un touriste comme les autres ! D'hab, ils font AU MOINS semblant de s'intéresser à c'qui s'passe autour ! Pas Yuichi, nooon ! Lui il était du genre à enchainer les poker face à chaque tentative d'émerveillement ! Il n'aimait pas les masques, il ne croyait pas à la divination et refusait même les approches des groupes de filles !! Y'a que quand on s'est arrêté devant la salle d'Arcade que j'ai vu un semblant d'intérêt se créer dans son esprit. « T'as de la chance ! Ici : c'est mon royaume !! »
Et j'allais lui montrer en d.i.r.e.c.t. En ouvrant les portes, on voit les gueules se déconstruire, le faucheur de pièces est de retour et on avait toute une soirée à financer ! Au moment où on a franchi les portes, c'était comme si mon faciès s'était métamorphosé. Dans ce territoire : je régnais en maître, sans partage. Mais cette fois, c'est pas vers les autres que j'me suis dirigé ! On s'est simplement installé à une cabine et.... « La première est pour moi, vas y ! Prends les commandes ! » j'insère une pièce dans la machine, l'une de mes dernières. « Alors, là c'est simples... t'appuies sur le bouton et... t'es mort. » Ouais, c'est sûrement un bug, j'voyais pas comment on pouvait crever aussi vite dans ce genre de jeux. « Ok ! Concentres-toi, je remet une pièce, c'est rien ! » j'insère une nouvelle pièce et cette fois, c'est ma gueule à moi qui semble fondre devant le gameplay proposé. C'était pas "rien" : il était nul. Du genre, méga naze, à en faire mal aux yeux sa race.
J'ai essayé de faire genre, chaque fois qu'il se tournait vers moi j'avais les yeux plongés dans mon téléphone, à faire des aller-retour entre mes contacts et ma pellicule... mais tôt ou tard, il allait s'en rendre compte. Alors j'ai pris les devants, si ça continuais comme ça, on allait plus avoir assez de kopeks pour pouvoir s'acheter une bouteille d'eau ! Éclipse cataclysmique me fait disparaître de la vue de l'ami du sud, mais pas besoin de chercher bien loin, j'étais à côté et mettais immédiatement ma dernière piécette en jeu pour les jeux de bagarre !
Pendant qu'il perdait en boucle, et que les aller retour vers sa poche se faisaient de plus en plus fréquents, je m'occupais d'assurer notre survie ! J'enchaînais les types sans effort, et transforme assez vite ma petite monnaie en véritables billets ! Parait que j'ai toujours été bon pour faire de l'argent, ça doit sans doute venir d'un parent lointain adepte des coups de poker ! Oh mais qui voilà-je ? Le voilà qui revient avec une tête toute dépitée - fallait comprendre par là qu'il avait repris sa poker face habituelle - tout triste ! Immédiatement, je repousse son porte monnaie... LA VACHE IL EST SUPER VIDE ?! « T'en fais pas, mon pote ! » j'dégaine ma toute nouvelle liasse bien épaisse, gagnée à la baston virtuelle. « La soirée ne fait que com-men-cer ! »
J'me relève immédiatement et pendant ce temps là, mon adversaire en profite pour dégommer ma barre de vie. « Tu vas voir Yuyu... » Ouais, là j'commençais un peu à prendre mes aises... « ... Tokyo, quand t'as de l'argent, c'est trop une ville cool ! » un peu comme toute les villes du monde, mais ça m'est venu d'un coup. « T'inquiètes, j'comprends... c'est pas ton truc les jeux vidéos ! Mais t'inquiète, j'ai prévu la suite ! » mes yeux virent soudainement vers l'écran, avant de quasi sortir de leur orbite lorsque j'vois que ma barre de vie clignote rouge ! J'me rassois d'un mouvement, attrape le joystick de la main gauche et commence à rafaler les inputs de la droite. Un état de concentration quasi divin, que Yuichi ne reverrait sûrement jamais plus. Mais voilà : j'ai gagné, et la liasse que je tenais dans les mains doubla de taille !
« Bon, on y va ? »
* * * * *
...14 étages montés à pieds, vu l'ambiance générale du bâtiment, ça ressemblais de plus en plus à un guet apens ! J'espère qu'à force de lui répéter que c'en était pas un, il a capté que j'lui voulais pas de mal ! Mais quand même, ils pourraient songer à rénover un peu tout de même ! On avait peut être pas croisé de crackers, mais ç'aurait pas été étonnant d'en voir ici. « Encore deux et on y est ! L'ascenseur marche plus dans ce bâtiment, depuis genre… le covid ? »
Enfin, lorsqu'on arriva au dernier étage et qu'à la place des longs couloirs l'on fut accueilli par un vieil homme qui se réveilla quasi en sursaut lorsqu'il nous aperçut mon plan se révéla de lui même ! Tout était placardé sur les murs, bien qu'à moitié déchirés et ravagés par le temps, des tonnes de poster de baseball. J'venais de l'emmener dans un des derniers spots de la ville où l'on pouvait batter au clair de lune ! « Encore toi ? C'est qui celui là ? T'as pas trouver de fille à ramener ici cette fois ? »
▬ « N-n'importe quoi !! Écoutes pas ce type, il raconte n'importe quoi, j'le connais même pas ! » J'me rapproche de lui soudainement. « Allez... déconnes pas, je sais qu'il y a personne ! Laisse moi lui faire montrer la vue ! Il est jamais venu à Tokyo avant, j'ai envie de lui montrer avant qu'il retournes chez lui ! »
Il se tourne subitement vers Yuichi. « Il leur dit toute la même chose, tu ferais mieux d'faire gaffe à ce type ! »
« EHHHHH !!! »
La petite interlude terminée, il nous donne les clés des vestiaires et j'y range mon chapeau et mes p'tites affaires. « T'es prêt à voir une dinguerie de malade Yuichi ? » J'attends même pas qu'il ait fini de faire ce qu'il fait, j'l'attrape sous l'épaule et l'emmène vers les terrains. En ouvrant la porte des vestiaires, une bouffée d'air frais ! Nous étions sur les toits de la ville, où toutes les lumières se mélangeaient et les antennes des immeubles clignotaient en série comme des centaines de petites lucioles dans cette forêt de béton. « Alors, on frappe quelques balles ? J'parie que t'es meilleur à ça qu'aux jeux vidéos ! »
Yes !! Une fois de plus, j'ai réussi à lui faire afficher autre chose qu'un visage neutre ! Le voir s'émerveiller du décor que propose la ville me fait sourire légèrement. L'habitude avait depuis longtemps ôté la magie de l'endroit pour moi, mais je m'amusais de voir les gens découvrir le lieu pour la première fois, c'était comme revivre cet évènement au travers d'eux. Pour une fois, je ne rafales pas ! Je marque un pas en retrait, le laisse prendre ses aises avec les lieux, alors que je vient prendre place dans les gradins qui se trouvaient de l'autre côté de la cage de sécurité.
Fesses posées sur la première rangée, je laisse toute la longueur de mes jambes s'étirer alors que mes bras finissent par se croiser derrière ma tête. « Fais comme chez toi ! Y'a tellement personne qui vient ici qu'il nous laissera jouer autant de temps qu'on veut, si tu le souhaites. » Un sourire tendre sur les lèvres, je le laisse dans son monde alors qu'il se saisit d'une batte. A sa posture, l'on reconnait une certaine maîtrise ! Est-ce qu'il a déjà joué auparavant ? Ou bien était ce la traduction de ses facultés martiales appliquées au sport ?
Son premier coup est assez impressionnant, j'ai jamais réussi à faire ça moi..., mais ne semble pas satisfaire l'ami Yuichi, qui frappe à nouveau et envoie la balle dans le cosmos. - On oublie momentanément le filet qui l'empêche de rejoindre la galaxie voisine - j'applaudis, l'encourage, c'est ce que font les potes ! « V-Voler la lumière ?! T'insinues quoi ?! Que j'fais TOUT ÇA dans le but de t'impressionner ?! » merde... il a vu clair dans mon jeu ou quoi ?! Ils sont nourris à quoi, ces mecs de Nagoya ?! « C'est pas c'que tu crois, j'suis comme ça avec TOUT LE MONDE. » merde... maintenant il va me prendre pour goujat qui saute sur tout ce qui bouge... « ... oublies tout ça... »
J'me relève, pour me rapprocher de la cage, alors qu'il me pose une colle... c'est vrai ça ? Qu'est-ce qui m'a poussé à rejoindre l'Orthodoxie ? C'est une question que j'me suis jamais réellement posé... Ma mère est prof, j'suppose que c'était la suite logique de mon évolution ? J'connais rien d'autre, de toute manière, il m'aurait été plutôt difficile de percer ailleurs ! J'avais aucune idée d'quoi faire après l'école, alors, disons que l'apparition de mes pouvoirs aura été une aubaine. « Eh bien... c'est drôle mais-... »
▬ « Evite de me ramener là où tu emmènes tes petites-amies par contre. »
▬ « C-C'EST PAS CE QUE TU CROIS !!! »
J'pénètre finalement dans la cage, suite à son invitation, m'approche petit à petit des battes et me saisit d'une d'elles avant de frapper quelques coups dans le vide. Si Yuichi semblait assez à l'aise avec l'objet, moi, c'était comme si un robot avait pris le contrôle de mon corps. Mes mouvements étaient dégueulasses, pour ne pas insulter le passable et très vite, s'il prenait le temps d'observer, il comprendrait pourquoi j'me plaçais face à lui. « Ouais... batter c'est pas trop mon truc. » sans regarder, j'éteins la machine à balle qui se trouve derrière moi, en actionnant un bouton sur le haut de celle-ci. « Laisse moi être ton Pitcher ! »
Un sourire scotché sur les lèvres, j'déposais mon chapeau sur la machine, libérant ma touffe charbonnée. En secouant la tête, j'parviens à leur redonner un semblant de forme... mais ils auront définitivement besoin d'un coup de peigne plus tard ! « Comment j'ai fait pour devenir exorciste plutôt... ça c'est une bonne question ! » une première balle est lancée, trajectoire droite qui viendra cadrer le centre du carré formé par ses épaules la batte et ses hanches. « En fait, un jour ma mère est rentré a la maison, alors que ma tête avait pris feu ! C'est comme ça qu'on a découvert mon sort personnel, c'est pas un truc de ouf ? Bon, j'te fais pas de dessin : l'incident a déclenché l'alarme incendie et on s'est tous retrouvé trempés ! Mais, l'essentiel c'est qu'on a bien rigolé.... » Une nouvelle balle, même trajectoire, légèrement plus rapide cette fois... le temps d'habituer ses épaules aux premiers lancers. « Alors, pour être en mesure de maîtriser mes pouvoirs, et surtout pour éviter de cramer la moitié de Tokyo, Becky m'a envoyé à l'académie ! »Une balle ultrarapide fends l'air sera-t-il en mesure de l'intercepter ?
« D'AILLEURS TU DEVRAIS PAS TE PLAINDRE, DE UNE J'AMENE PAS MES PETITES AMIES ICI, DE DEUX : J'AI PAS DE PETITES AMIES ET ENFIN SI JE LES AMENE ICI, C'EST PARCEQUE L'ENDROIT EST COOL ! » mais du coup, petites amies ou pas ?
La prochaine balle voit sa trajectoire se courber par la gauche... « L'académie de Tokyo est géniale ! Elle est en plein centre du quartier de Shinjuku, ce qui fait qu'on peut assez rapidement rejoindre les restaus et coins cools pendant les pauses ! C'est là que j'me suis fait mes premiers potes exorcistes ! » L'expression affichée sur mon visage laisse transparaître la sincérité de mes propos. « C'était la première fois que j'prenais conscience de la force qui venait d'm'être offerte ! Elle est là pour protéger les gens que j'aime et faire en sorte d'accomplir mes rêves ! On dit que rien ne se fait par hasard, j'aime imaginer que quelqu'un la-haut m'a fait une passe décisive pour que j'puisse mener à bien mes objectifs ! »
Avant de lancer la dernière balle, il s'amuse à la lancer en l'air et la rattraper. « J'ai toujours été fan des contes de fées étant jeune ! Les histoires de chevalier, de monstres, les mythes et légendes tout ça quoi ! Mais quand j'étais à l'école, on arrêtait pas d'se foutre de moi quand j'disais qu'ils étaient réels ! » la balle reste bloquée entre ses doigts. « Mais pas à l'académie ! Au contraire ! En fait, j'ai réalisé qu'il était impossible de comprendre quelque chose qui nous dépasse ! Donc, j'leur en veut pas de m'avoir traité d'attardé et de PRESQUE me l'avoir fait croire ! » Petit rire discret, avant de reprendre. « Si j'te le dis, tu promet de pas te moquer ? » j'm'arrête un instant, peut être que j'ai pas besoin de lui dire tout ça... on pourrait s'contenter d'être des potes de cadres... mais...![]()
« Mon rêve, c'est de capturer un dragon ! Comme ceux des contes de fées, d'en avoir un rien qu'à moi ! »... au moins ça avait le mérite d'être clair.
C'était un garçon particulier, à n'en pas douter ! Cela faisait un moment que je n'avais pas ressenti ce genre de situation, c'était quand la dernière fois que quelqu'un avait autant résonné avec moi ? Il était impossible de dissimuler la joie présente sur mon visage, alors qu'il me tournait autour, m'observait sous toutes mes coutures, un truc de potes... Son intérêt semblait sincère, alors qu'il m'assaillait de questions... auxquelles je répondit d'une simple petite démonstration, plutôt qu'un long discours.
En mimant un bruit et un geste de briquet, je faisait apparaître une petite flamme au bout de mon pouce. Il pouvait désormais observer de plus près le procédé qui me permettait de créer ces flammèches. Une énergie occulte si dense, si volatile, que le moindre contact avec l'énergie ambiante la faisait se sublimer. Il ne me restait plus qu'à contrôler le flux, de manière à moi même décider de la quantité d'énergie à relâcher. C'était plutôt drôle de satisfaire la curiosité intellectuelle de l'ami du sud ! On ne me l'avais jamais faite, j'étais un peu gêné et ça s'voyait sur mes pommettes !
Cela dit, je l'avais laissé faire, et m'étais même pris à prendre des poses aléatoires, il fallait bien rentabiliser ces cours de mannequinat ! J'espère que c'est pas ça qui l'a repoussé ! Mais enfin, arriva le moment fatidique où l'exposition de mes rêves un peu foufous allaient déterminer la suite de cette relation. C'est à mon tour de marquer un pas en arrière, alors qu'il semble prendre le temps d'assimiler l'information, qu'il la digères et pèse ses prochains mots. En général, c'est à cet instant que la magie se brise, qu'ils m'annoncent soit que mon rêve est fou, irréalisable ou qu'on tentes de me prendre pour un gosse. Mais toi, t'étais pas fait du même bois qu'eux, pas vrai ?
Pendant un instant, la bouche de Yahiru s'entrouvrait, ses yeux s'écarquillaient et ses pupille vibraient.
Ces simples mots suffirent à le paralyser momentanément, submergé par les émotions.
Un instant où son cerveau se déconnectait totalement, le temps d'assimiler ce qu'il venait d'entendre.
Ce n'était pas la première fois que quelqu'un réagissait de manière positive à l'objectif qu'il s'était fixé, mais c'était bien la première fois qu'on lui accordait du crédit.
Qu'on croyait en lui.
Je ne savais même plus quoi répondre... là pour le coup, il m'avait pris de court. Je m'attendais à tout sauf à ça, j'avais même préparé mes tirades à l'avance, mais visiblement Yuyu était quelqu'un qui ne cessait de me surprendre. Il possédait ce que les anciens qualifieraient de "grandeur d'âme", une manière bien à lui de transmettre ses émotions, tout en étant capable de faire ressortir le meilleur chez les gens. Il semblerait que sa carapace ait un effet qui pousse les gens à se dévoiler pour espérer apercevoir un bout de sa véritable persona.«... merci. »
Sacré Yuichi... Je souris, niaisement, ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi léger. C'était comme si un poids immense venait de s'ôter de mes épaules, au final, on le partage tout les deux ce rêve, maintenant... Un sourire se dessine sur mon visage, alors que l'adrénaline redescends et immédiatement : je me saisit d'une balle. Le sourire se métamorphose, transforme mon faciès pour lui imprimer un aspect perturbant...
Erreur de débutant...
Je profite de son inattention, arme mon bras et décoche le plus gros missile du 21e siècle. La balle fends l'air, cadre précisément sa caboche, et promet un spectacle d'enfer ! Allait-il l'esquiver ?! Mon gros index se lève instantanément après mon lancer et comme un corbeau malicieux, j'me met à croasser. KA KA KA KA ! Le rire d'un gars qui vient de succomber à ses pulsions infantile sur un échec de positionnement... il aurait du le voir venir !! Sans attendre : je prends la poudre d'escampette ! Hors de question de me manger les conséquences de mon action !! A moitié en train de sautiller, j'me retourne avant la porte des vestiaires ! « Allez, récupères tes affaires ! On va aller manger un truc, j'commence à avoir la dalle ! » petite inspection de mise, je me rends compte de l'élément manquant... « A-ah !! Mon chapeau !! Récupères mon chapeau !! » J'espère qu'il était pas rancunier au point de l'abandonner sur la machine !
Qui aurait cru que le Karma me rattraperait immédiatement après avoir rejoint les escaliers. La même faille qui m'avait permis d'enclencher l'attaque contre l'exorciste de Nagoya avait permis à la vie de me balayer... littéralement. Sans faire gaffe à ce qui se passait devant moi, la tête balancée en arrière pour m'assurer de la présence de Yuichi... enfin, surtout pour voir s'il n'était pas après mon scalp… comment aurais-je pu voir l'agent d'entretien en train de passer la serpillère... à cette heure-ci ?! J'imagine pas la paye de malade de ce type !! les jambes emmêlées dans le manche du balais, j'entame ma descente ultra-rapide des étages de l'immeuble... l'on entends des râles de douleurs qui s'éloignent de plus en plus, à mesure que j'approche du rez-de-chaussée...Roulé-boulé cataclysmique, qui résulte en un bruit sourd, qui fait s'ouvrir de nombreuses portes par curiosité... aucune réponse lorsqu'on l'appelait, rien, si ce n'est un étrange bruit... ou des gazouillis ? C'était un peu dur à déterminer...* * * * *
«... je t'interdis de raconter ça à qui que ce soit ! Aïeaïeaïe... » la vache, c'que j'ai mal ! J'me suis tapé la honte comme pas possible et en plus de ça, j'me retrouvais tout plein de blessures… En plein millieu de Shibuya, avec une grosse bosse sur le front... c'était sur que j'allais me retrouver sur les réseaux dès le lendemain !! L'avantage ou le désavantage, ça dépendais du point de vue c'était que cette ville ne dormais jamais. Et qu'à cette heure-ci, la grande majorité des restaurants et magasins étaient encore ouverts ! Ça nous a pas pris longtemps pour qu'un finisse par mettre un petit crochet par un Izakaya. L'échoppe semblait plutôt crade, dénotait clairement de tout les autres restaus huppés du coin aussi bien de par l'apparence que par la quantité de personne qui daignaient s'arrêter pour consulter la carte... de fait, à part ce gigantesque panneau où trônait le kanji "酒"(litt: saké) rien n'indiquait clairement que l'on pouvait se sustenter ici. « Je sais ce que tu dois te dire " c'est quoi cet endroit tout naze ?! " J'aurais dit la même chose à l'époque, mais rassures toi je connais le patron, y'a pas meilleure bouffe qu'ici à cette heure-ci ! »
Grand sourire, j'ouvre la porte coulissante et alors que je m'apprêtais à saluer tout le monde : j'me mange un missile. L'impact est brutal, la précision est impeccable et un panier plein de nouilles s'écrase sur ma bosse. La puissance me projette sur les fesses, alors que s'imprime le cadrillage du panier ayant trempé dans l'eau bouillante depuis des heures sur ma peau. Hurlement infernal.
« J't'avais dit que si tu revenais ici j'te BUTERAIS !!! » Si Yuichi se risquait à jeter la tête au travers de la porte, il verrait le gérant des lieux, couteau brandi, retenu à la taille par sa femme. « FAIS TES PRIERES ! J'te pardonnerais jamais c'que t'as fait à ma fille !! » Encore une histoire de coeur ?! Ça commençait à faire beaucoup...
J'me relève et franchit le pas de la porte, remonte mes manches et me met à hurler moi aussi. Les noms d'oiseaux s'échangent, le ton monte et au final, c'est la femme du chef qui vient s'occuper de Yuichi. Pendant qu'on s'angoisse à gauche, la gentille dame s'occupe de l'installer... vu de l'extérieur, c'était peut être un peu ghetto mais l'intérieur était plutôt cosy. Un mélange parfait entre traditionnel et moderne. L'équipement flambant neuf, les photos de familles qui décoraient les murs… un repaire d'habitués à n'en pas douter. Si tu fais bien attention, tu pourras sans doute remarquer la photo qui se trouve au dessus de l'entrée, Si tu ne reconnais peut être pas la rouquine aux pommettes rosées, tu reconnaîtra sans doute le mini Yahiru en plissant les yeux !
C'est une petite dizaine de minutes plus tard que je finit par rejoindre Yuichi, installé à une banquette pour quatre. « Héhéhé... place de choix ! » je lui offre un énième sourire. « Ne t'en fais pas pour la petite scène, il est tout le temps comme ça ! » j'lui jettes une petite carte des plats, essentiellement des plats de nouilles Soba. « Choisit ce qui te plait ! C'est tout pour moi, fais moi confiance ! La nourriture est top ici. »
Avachi sur la banquète, j'commence clairement à ressentir la fatigue qui s'amène. On peut presque voir les cernes se dessiner sous mes yeux, alors que j'me redresse, dépose ma tête dans le creux de mes mains et observe Yuichi, avec une claire idée derrière la tête. « Tu m'as questionné, c'est à mon tour maintenant ! » mes yeux roulent, font un tour, alors que je fais mine de réfléchir. « Si t'es pas ici pour rejoindre l'académie, tu veux bien me dire ce que t'es venu faire à Tokyo ? Tu as de la famille dans le coin ? » mes yeux chassent de l'autre coté, histoire d'éviter son regard quelques instants. « Maintenant qu'on est potes... j'aimerais apprendre à te connaître... »
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