→ Liste de questions pour les
Fléaux :1. Qu’est-ce que votre personnage pense des humains et du monde matériel ?Les êtres mortels ne sont que la manifestation matérielle de ses propres aspirations métaphysiques, ils sont autant pistons que carburant, des rouages huilés par ses bons soins et dont la rotation au sein de l’immense machine qu’ils nomment "société" permet à celle-ci de fonctionner et d’évoluer mais également à ces derniers de subsister.
Soutenir qu'il les regarde avec dédain relèverait de la naïveté. Comment un artisan pourrait-il reprocher quoi que ce soit à ses instruments, lorsque à travers leurs exploits d'orfèvrerie séculaire, ils redessinent le visage du monde que fouleront les générations à venir ?
Non, c'est plutôt avec une fascination ardente et un plaisir morbide que Kakushin se délecte de contempler le fruit de l'œuvre humaine, baigné dans l'ombre de sa propre silhouette.
À chaque décennie qui s'écoule, à chaque avancée technique, à chaque découverte, le contour de son grand dessein se trace peu à peu sur la toile tumultueuse et vierge que parcourt l'humanité, bien avant que l'artisan noir ne la foule en personne.
Inconsciente des enjeux inhérents à cette quête effrénée du progrès, la société insuffle progressivement vie aux schémas de l'apothéose tant convoitée. Les humains ne sont que les rouages d'une invention dont les racines s'enfoncent dans leur propre essence depuis près de 9000 ans.
Comment pourraient-ils appréhender l’infinie grandeur, alors qu'ils se consument dans le désir de donner un sens à leur si brève existence, incapables de prendre le recul nécessaire pour contempler les lignes angulaires de leur être et leur agencement si étrangement naturel au sein de cette "société" ?
Pourtant, lorsque certains écrous et vis se révèlent défectueux, Kakushin intervient personnellement avec une sollicitude et une patience inqualifiable. Il leur confère une forme plus appropriée pour s'insérer parfaitement dans le moule. Quant à ceux dont le volume est trop grossier pour être altéré, il les écrase sous le poids implacable de sa masse. La perfection n'a jamais été atteinte sans être entachée d'imperfections…
2. Quelle est la vision de votre personnage sur l’histoire des sociétés occultes ? L'histoire des sociétés occultes l’importe peu. Il était là bien avant la plupart de ses pairs et sera encore présent lorsque la fin de toute chose, l'Ultime Guerre, surviendra. Le passé est un état fixe, immuable, seul le présent et l'avenir revêtent une importance primordiale à ses yeux.
Son inclination à l’honnêteté, combinée à sa propension à sceller de sombres pactes avec d'autres fléaux et entités conscientes antagonistes à sa nature, ne sont pas du goût des séides du maître qu’il prétend également servir. C’est là un abîme de conception infranchissable pour ceux dont la psyché obtuse est bridée par des dogmes obsolètes. Le progrès n’est pas une ligne droite, il y a bien des chemins pour parvenir au même point.
3. Que pense votre personnage de l’Apocalypse et du grand esprit Taemanai ?Bien que des éons se soient écoulés depuis, cette période reste gravée au fer rouge dans sa mémoire, même s'il souhaite ardemment l'oublier. L'avènement de l'Apocalypse a signifié la fin de toute chose : des sens, de la cohérence, et de l'existence elle-même. Cette entité incarne le néant absolu, constituant l'anathème de ses ambitions, un ennemi mortel contre lequel il s'évertuerait à lutter si jamais il revenait. Pourtant, aussi paradoxalement qu'ironiquement, la confrontation d'Apocalypse avec Taemanai résolvait une équation qui avait longtemps persisté sans solution dans son esprit vicié, le palladium.
4. Est-ce que votre personnage est affilié à une des Calamités ? Si oui, laquelle et pourquoi ?Bien qu'il soit sans conteste lié à la Guerre, la nature de sa relation avec elle demeure enveloppée de mystère, tout comme les motifs qui ont conduit à une telle collaboration, lui permettant d'intégrer son cercle. Son entrée sous son étendard semble remonter à leur première rencontre, lors de laquelle des promesses furent échangées entre les deux parties. Bien que le contenu exact de cet échange n'ait jamais été divulgué par quiconque, il est fort probable que seuls la Guerre et lui-même ne sachent quels sujets furent invoqués. Cependant, connaissant son sombre engagement à son service, ce n'est qu’après avoir entendu ses paroles que Kakushin lui promis de concevoir l'innovation qui mènerait à la plus glorieuse des guerres.
Ainsi, depuis des millénaires, il a détourné son désir de progrès global vers un objectif exclusivement belliciste, entraînant le malheur du plus grand nombre au bénéfice d'un seul.