LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
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LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
DEAD CAN DANCE (O-Bon)Arc I : Big Boom Theory
Noir, sans sucre, demandait le professeur paresseux devant l'homme qui était à la cafetière. Il avait ce petit besoin de caféine, car il le sentait : tenir cette journée allait être dès plus difficile. Le réveil avait été compliqué, sortir de son lit encore plus. Une nouvelle journée commençait, et comme d'habitude, elle commençait par un café bien noir, sans sucre. Cependant, Atsushi constatait, comme chaque matin, que sa machine à café était en panne. La flemme le prenait de la réparer ou même la faire réparer, ainsi il se contentait de se rendre à la cafétéria et se prendre un café. C'en devenait un sacré budget pour la bourse de l'exorciste professeur.
Son produit en main, la chaleur se dégageant du gobelet, il souffla légèrement dessus et but une gorgée. Il s'était un peu trop précipité, se brûlant la langue et l'œsophage, il fut à la limite de faire tomber son gobelet mais profita de son agilité pour que ce ne soit pas le cas. Le professeur poussa un long soupir : la journée commençait très mal pour lui.
Se retournant pour se rendre à sa salle de classe et préparer le cours à ses élèves, Atsushi remarqua la présence d'un des élèves qu'il eut en cours. Fouillant dans sa mémoire, il se rappela alors de son identité : Kirai Shirake. Non, ce n'était pas ça. Il s'en rappellerait plus tard, au pire. Il se sentit obligé d'aller le voir, de lui parler. D'un sens, cet homme, qui ressemblait plus à une femme qu'un homme d'ailleurs, lui rappelait lui, plus jeune. Toujours isolé, mais souriant. Ce genre de personnes que peu souhaitaient approcher.
Dernier souvenir. Il se rappela de son nom soudainement. Sharake-san. Le Kamo l'appelait pour lui signaler sa présence. Tu me sembles dans tes pensées, tout va bien ? lui demanda-t-il. Le visage du professeur était totalement neutre, ne dégageant aucune émotion ou sentiment particuliers. Il fallait dire que c'était bien ce qui caractérisait l'exorciste : sa non-présence. Il passait totalement inaperçu, ce métier de professeur lui permettait d'outrepasser cette caractéristique, car l'attention était portée sur lui lorsqu'il était dans une salle de classe.
L'exorciste regarda les alentours, la cafétéria était quasiment vide. A part l'homme à tout faire de l'académie, le barista, Kirai et lui-même, il n'y avait personne. Atsushi reposa son regard sur l'élève, attendant une réponse de sa part. Enfin, il ne se faisait pas vraiment d'idée sur la possible discussion entre eux deux, pensant évidemment que même s'il n'allait pas bien, il ne se confierait pas à lui, pas à un professeur d'exorcisme de l'académie.
L'étudiant devant lui ressemblait à une fille, Atsushi se remémora alors leur tout première rencontre. Il avait réellement cru faire face à une fille, mais il fut vite corrigé par le nommé. Cette situation avait mis légèrement mal à l'aise le professeur (il s'en était toutefois vite remis). La physique n'était pas souvent clémente : lui-même n'était pas un prophète de l'esthétisme. Long, fin, cheveux noirs basique, il n'y avait rien qui pouvait le faire sortir de l'ordinaire : Atsushi était l'homme lambda.
Kirai se redressait, acquiesçant sur le fait d'être dans ses pensées mais qu'il n'y avait rien d'inquiétant. Atsushi le plaignait : il arrivait parfois au Kamo de se rendre dans le pays des songes bien trop souvent qu'il ne le souhaiterait. Des songes plus ou moins variés, il rêvait parfois d'une toute autre vie qu'il aurait pu mener, parfois, il se remémorait de ses années en tant qu'étudiant à l'Académie de Nagoya ou son passage à la Garde, ses combats face aux fléaux. Plusieurs fois, Atsushi avait frôlé la mort.
Je comprends tout à fait, répondit le professeur clanique. Ayant tout juste terminé son café noir, il savait très bien qu'une de ses boissons chaudes n'était clairement pas suffisante pour terminer la journée. Je reprendrai un autre café noir sans sucre, merci, lui répondit le professeur exorciste. Deux, c'était le chiffre parfait pour cette journée. L'élève commanda auprès du barista les deux boissons chaudes, une fois qu'ils furent servis, Atsushi invita Kirai à s'installer sur une des nombreuses tables vide. Il lui demanda alors la raison pour laquelle il était professeur.
Je ne sais pas vraiment s'il faut véritablement raison pour cela... commençait à parler Atsushi. Auparavant, je faisais parti de la Garde mais je me suis assez vite rendu compte que ce métier n'était pas pour moi. Les solutions qui me restait étaient donc assez minimes... Administration ou éducation. Atsushi s'était rendu compte que l'éducation lui correspondrait peut-être mieux, il ne s'était pas trompé pour le moment, mais cela faisait trop peu de temps pour se permettre un jugement adéquat. Je mentirai si je disais que c'est une vocation, cependant j'apprécie faire apprendre certaines choses. Même si je me rends compte que certains élèves seraient déjà de très grands exorcistes. Que lui ne l'était.
Il but quelques gorgées de son café. Et vous, Shareke-san, que pensez-vous de l'académie ? Et des cours qui vous sont données ? demanda-t-il. Il ne cherchait pas à le tester ou le juger, simplement savoir sur quoi l'Académie pouvait éventuellement améliorer même si celle-ci n'était pas dans l'évolution.
Ses souvenirs de la Garde n’étaient guère reluisants et joyeux, néanmoins cela avait permis au clanique de se faire un avis prononcé sur son avenir. Être de la Garde, ce n’était pas pour lui. Les missions étaient dangereuses, bien des fois, Atsushi avait risqué sa vie mais il ne le regrettait pas. La vie d’un exorciste n’était pas facile, il n’avait guère mis de temps à s’en rendre compte. Heureusement, l’exorciste était assez doué pour l’utilisation des sorts clanique et avait toujours réussi à avoir la vie sauve. Il y avait eu des moments plus joyeux, son unité était notamment assez soudée et Atsushi s’était fait des amitiés plus ou moins durables.
Assis sur cette table en compagnie d’un de ses élèves, le Kamo expliqua les raisons de sa profession. Et, il n’y en avait pas vraiment. Le paresseux avait décidé d’instruire les futurs exorcistes, et surtout leur expliquer les dangerosité de cette fonction. Ce n’était jamais facile de combattre les fléaux. Quelques cicatrices éparpillaient le corps d’Atsushi, souvenirs de quelques combats avec certains d’entre eux. Retournant la question, le Kamo demanda alors les impressions de Kirai concernant l’académie de Nagoya, bien différentes de l’académie dirigée par le clan rival Zen’in. L’étudiant expliquait alors apprécier la mentalité de l’école, notamment du fait que l’académie trônait la loi du plus fort et qu’il n’y avait pas de place pour les personnes non-performantes. « C’est exact. Avez-vous déjà fait face à un Fléau ? » lui demanda-t-il. Certains élèves avaient déjà combattu, tandis que d’autres étaient innocents encore. Néanmoins, cela ne voulait pas dire qu’un élève n’ayant jamais combattu était moins fort.
Terminant son café, désormais tiède après avoir attendu un petit instant, le Shareke demandait quelques informations quant à la présence d’Atsushi à la Garde. Visiblement, c’était un aspect qui semblait plaire à l’étudiant et qui l’intéressait. « Ah… La Garde… » Il se redressa de sa chaise, assez inconfortable il fallait l’avouer, et posa ses yeux sombres sur ceux bien plus clair de son interlocuteur. « Vous souhaitez vous y engager ? » demanda-t-il avant d’entreprendre les explications sur son passage dans le bras armé de l’Orthodoxie. « Disons que j’ai été un petit peu vagabond quant à mon passage… J’ai commencé à la Garde d’Hokkaido, avant de me rapatrier à la Garde de Chubu. » Il soupira longuement avant de reprendre. « Chaque Garde est bien différente notamment en terme de missions. Je peux vous parler de ces deux-là. Dans la région d’Hokkaido, le travail est incommensurable, elle n’est pas considérée pour rien comme la Garde la plus puissante. Faire face à la Calamité de la Guerre et des fléaux est quelque chose d’extraordinaire. Quant à la Garde de Chubu… Même si elle est considérée comme un poste tranquille, ce n’est véritable pas une réalité. Les attaques des fléaux sont constantes. » Il omettait le salaire qu’avait pu octroyer la garde de Chubu, cela ne semblait pas être une information pertinente pour le Shareke.
Le clanique n'avait jamais parlé réellement de sa période à la Garde, que ce soit Hokkaido ou Chubu, il avait toujours tout gardé cela silencieux. Là, il n'avait rien dévoilé, simplement fait un très rapide résumé sur la Garde. Selon leur localisation, elle était assez différente. Atsushi n'avait pas forcément apprécié son séjour dans les deux endroits de la Garde qu'il avait passé, il avait même détesté cela malgré les bonnes rencontres qu'il avait pu effectué. Il n'avait pas honte de ce qu'il était : Atsushi s'était probablement caché en intégrant l'Académie de Nagoya dans le point de vue d'autres exorcistes, cependant il se fichait royalement de l'avis des autres et appréciait sa vie comme il le fallait.
Après lui avoir expliqué la Garde d'Hokkaido et de Chubu, le professeur constata le regard déterminé de l'élève. Il avait des capacités à n'en pas douter, mais possédait-il le mental adéquat ? Il fallait être fort pour intégrer la Garde, mais pas que. Atsushi avait été fort, mais mentalement, ce fut plus compliqué pour lui, d'ailleurs lui comme d'autres se demandaient comment avait-il fait pour tenir aussi longtemps.
Le Shareke comprenait un peu ce qu'il en était, ou faisait mine de comprendre, peu importait mais demandait quand même la possibilité de pouvoir se mesurer à lui. L'exorciste leva sa tête légèrement, son regard se fixant dans celui de l'androgyne. « Nous verrons cela en temps et en heure, il n'y a pas de combats à proprement parlé, » lui expliqua-t-il, « mais, nous pouvons tenter de faire quelque chose de similaire, en effet. » Pour autant, le Kamo n'était clairement pas un expert en combat d'exorcisme, lui-même avait encore des choses à apprendre malgré son expérience face aux fléaux.
« J'ai pu apercevoir votre niveau, Kirai-san et je peux vous le dire, vous avez clairement le niveau pour intégrer la Garde. », lui confia-t-il. Certains exorcistes dépassaient déjà l'entendement en terme de puissance. D'autres avaient seulement besoin de billes pour étendre leur pouvoir.
« Je ne doute pas que vous survivrez dans cet environnement, » conclua-t-il. Kirai n'avait rien à prouver selon le clanique, ce-dernier avait déjà démontré l'étendue de toutes ces capacités et il se doutait que sa progression n'était pas finie. Il était encore jeune.
Etait-il fort ? La question commençait à lui tarauder l'esprit, mais il avait pu voir les capacités de quelques étudiant de l'Académie de Nagoya et certains étaient déjà assez puissant pour faire jeu égal avec lui-même. Pour autant, la majorité n'avait pas une chose que possédait le professeur Kamo : l'expérience. Et ce genre de chose, personne ne pouvait naître avec, ça s'engrangeait petit à petit. Après son passage à l'académie, Atsushi avait connu mille et une vie (sans pour autant changer sa véritable nature) et l'expérience avait été petit à petit engrangé par l'exorciste.
Visiblement, son interlocuteur, Kirai, souhaitait réellement combattre. Atsushi ne savait point encore à quoi s'attendre avec cet élève, la pratique n'avait pas encore eu lieu dans ses cours néanmoins... il semblait être sûr de lui. « Bien sûr, je peux vous promettre que nous pourrons nous entraîner ensemble, si vous le souhaitez. » Loin de là un véritable combat, Atsushi ne voulait pas faire mordre la poussière et humilier un de ces élèves... Ou alors, il ne voulait pas que l'inverse se produise. Après tout, le Shareke semblait être un étudiant prometteur et sûr de ses capacités alors donc, il fallait se méfier.
Ecoutant les propos de l'élève, ce-dernier expliquait sa défaite cuisante face au collègue d'Atsushi, Menocchio. Il continuait alors sur le fait qu'affronter Atsushi lui permettrait de voir ce qui l'attendrait là-bas, à la Garde. De mémoire, Menocchio n'avait jamais fait parti de la Garde. « Je vois, oui, je vois. » pensa-t-il à voix haute avant de se reprendre : « Menocchio-san est une personne très forte. Je ne l'ai jamais affronté, je dois avouer n'avoir que très peu de combats face à des exorcistes à mon actif, mais il possède une expérience non négligeable. », constata-t-il simplement.
« Non, du tout, et c'est tout à fait à votre honneur. » lui répondit le Kamo, il le pensait sincèrement. « Exterminer les fléaux est l'œuvre de toute une vie. Mais, les affronter... Il te faudra recourir dans tes derniers retranchements, affronter un exorciste et affronter un fléau, c'est réellement différent, » lui confirma-t-il. « Mais, je serai ravi de vous aider à atteindre votre objectif du mieux que je le peux pendant votre scolarité jusqu'à devenir un exorciste confirmé. » Et, il le pensait sincèrement.
Kirai était un élève assidu et ayant un potentiel hors-normel, sans nul doute qu'il allait devenir un incroyable exorciste bien meilleur que ce que lui n'était actuellement. Peut-être était-il même meilleur déjà ? Atsushi préférait ne pas se poser réellement la question, bien que cela ne le touchait pas réellement. En réalité, il se fichait réellement de savoir si l'un ou l'autre était plus fort que lui. Le clanique avait déjà vécu sa vie, continué de la vivre désormais en tant que simple professeur sans prétention. La chance d'être né dans un clan tel que celui-là, lui permettant de toujours être à l'abri.
Apprenant l'existence d'un combat entre l'éleve et le professeur Koutetsu, Atsushi poussa un soupir intérieur. A dire vrai, il ne connaissait que trop peu Menocchio, mais il savait une chose : il n'était pas individu à prendre à la légère. Loin de connaître personnellement son histoire et ses capacités, s'il était professeur ici sans être un membre du clan Kamo, il s'agissait là d'une véritable raison concernant les pouvoirs et capacités qu'il détenait.
« Et bien... » Atsushi laissa planer un long silence. Il se mit à réfléchir, se demandant s'il regrettait sa vie jusqu'à maintenant, les choix qu'il avait décidé de faire. Non, tous avait été pris en parfaite connaissance de cause. « Je n'ai jamais regretté, je continue encore aujourd'hui à ne pas regretter. Mes choix ont fait ce que je suis présentement devant vous, Kirai-san. », finit-il par dire alors que l'élève reculait sa chaise. Le professeur exorciste en fit de même, se levant. « Vous ne me dérangez pas. Je vais néanmoins vous laisser trouver le repos avant la reprise des cours. Faites attention à vous. » lui dit-il avant de quitter les lieux, après avoir débarassé sa tasse à café vide.