LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
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LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
DEAD CAN DANCE (O-Bon)Arc I : Big Boom Theory
... Alors, c'était maintenant que tout allait se jouer ! J'veux dire, si on m'a envoyé ici : c'est sûrement pour une bonne raison, et pas pour que j'me tourne les pouces. J'm'étais levé de bonne heure, histoire d'être sûr d'être là à temps. Propre sur moi, bien soigné, comme à mon habitude on dirait pas que j'venais de me taper les transports du matin comme la moitié des Tokyoïtes perdus dans le train train du M-B-D. ( Métro, boulot, dodo. )
Fort heureusement, aujourd'hui y'avais pas cours et comme j'habitais tout seul, y'avais pas grand monde capable de m'empêcher d'me lever aux aurores pour faire ce que j'avais à faire. Chemise la plus propre, blanche et étincelante, pantalon noir et paire de sneakers : le look idéal du jeune japonais lambda qui voulait passer partout. Enfin, c'était sans compter sur ce chapeau qui lui pendait dans le dos et les perles rouges autour de son cou qui venaient briser cette monotonie.*TOC* *TOC* *TOC*
« Oooooi ! C'est moi, Yahiru ! J'ai essayé d'appeler plusieurs fois au téléphone... Y'a quelqu'un ?! »
Pas de réponses... tranquille, peut être que j'étais pas au bon endroit ? Peut être que j'étais arrivé trop tôt ou peut être qu'elle voulait tout simplement pas me voir ! Non, en tout cas, j'étais définitivement au bon endroit, mon bac avec mention en Nihonmaps:copyright: m'assurait de ne jamais me perdre, ni me tromper. La tronche collée a la fenêtre, j'essayais de voir au travers des rideaux... mais impossible... il faisait bien trop noir à l'intérieur... Bah quoi, les détectives étaient pas du genre à dormir à même le sol dans le bureau? Avec les coups que j'avais mis dans la porte, n'importe qui se serait réveillé ! C'était donc qu'il n'y avait personne pour me recevoir pour le moment.
« Allo ? Ouais, c'est moi... Comment ça "dès le matin ?" Il faut prendre le jour au plus tôt possible ! C'est comme ça qu'on a une journée bien remplie, t'es pas d'accord ? Bon, ça va, ça va... ÇA VA ! Je sais : j'ai compris ! C'est de ma faute, j'aurais dû au moins attendre l'heure du déjeuner... mais j'étais super excité par l'idée d'avoir un nouveau petit boulot ! Ça commence à mal se passer à la superette je crois que le manager ne vas pas tarder à me foutre à la porte... et avec la bourse étudiant, c'est pas facile ! Bon, je repasserais certainement plus tard dans la journée... qui sait, peut être qu'elle sera la pour m'accueillir... son nom tu dis ? R-.... »
▬ « Ça va pas de hurler comme ça au téléphone ? » Lâche une voix ferme, qui débarque dans mon dos « Ouais, c'est à toi que je parles ! Pas besoin de me faire ces yeux niais et ta tête de merlan frit. T'ENFUIS PAS ! Mal élevé ! »
▬ « J'comptais pas m'enf-... enfin... vous avez raison. Pardonnez moi monsieur ! » Mains plaquées l'une contre l'autre, je m'inclinais respectueusement pour excuser mon comportement. « Je suis un peu excité car on m'a dit que j'trouverais une super détective de MALADE ! »
▬ « A cette heure-ci ? Les premières sonneries de l'école ont même pas encore retenties, tu t'attendais à trouver qui ? »Un moment de silence...
« Je m'attendais à ce qu'elle soit dans son bureau, sûrement endormie sur le sol à tenter de résoudre des enquêtes de fou... faut croire que j'me suis fait des idées. »
Un nouveau moment de silence, mais cette fois, c'est l'homme qui le brise en riant bruyamment. « Il te manque une case toi, c'est sûr ! » Il me regarde, se frotte le menton, m'analyse de bas en haut comme si je lui devais des sous... puis il ajoute « Bon allez, t'as qu'à attendre à l'intérieur... elle ne devrait pas tarder de toute manière. »
▬ « Yosh ! Merci à toi, Oji-san ! »
A peine le temps de finir cette conversation qu'une troisième personne fit son apparition. Une rouquine, à la voix douce, qui contrastait vachement avec son style vestimentaire. A sa manière de parler, l'aura subtile qu'elle dégageait, tout doute encore présent dans mon esprit se volatilisait immédiatement, et le large sourire présent sur mon faciès s'égaya d'avantage ! « Madame Ringo !! » J'm'incline en un instant et me redresse dans la même action. « C'est un plaisir de vous rencontrer ! L'archiviste de l'académie m'a beaucoup parlé de vous !! » Quelle dinguerie, une détective en chaire et en os ! J'espère qu'elle allait pas me prendre pour un demeuré avec toutes les étoiles qui faisaient pétiller mes yeux. « Bon, dans ce cas, je vous laisse à vos affaires. Et toi, l'abruti ! T'as pas intérêt à l'emmerder, d'accord ? Sinon c'est moi qui te règles ton compte ! »
▬ « Hehe ! Pas de soucis, Jiji ! Tu peux me faire confiance ! »
J'emboite le pas derrière elle, après qu'elle m'ait invitée à la rejoindre et c'est là qu'on pénètre enfin dans son bureau. Immédiatement, l'odeur de l'encre et du papier vient m'assaillir les naseaux, une fragrance familière, que j'avais l'habitude de ressentir lorsque je descendais dans les archives pour y consulter les documents de l'académie. C'était un peu le bazar, mais loin d'être la zizanie, le truc paraissait comme un bordel soigneusement organisé. Forcément, mon regard se perdait un peu partout et les vagues d'informations qui s'écoulaient dans mon esprit, nouvelle fascination ! Alors, il existait vraiment des gens qui passaient leur temps à faire ça ? Quel travail passionnant !
J'installe mon divin fiacre dans le fauteuil qui m'est présenté, jambes croisées en tailleur, je refuse poliment la proposition. « Désolé ! Je ne bois ni thé, ni café... tout ce qui se finit en -ine c'est pas bon pour moi ! » Ringo ne souhaitait certainement pas avoir affaire à un Yahiru excité, le mal de crâne qui s'en suivrait la hanterais des jours durant ! « J'évite tout ce qui est sucre, ou ce qui provoques le même genre d'effet ! Ma mère arrête pas de dire que j'suis intenable quand j'abuse des sodas ! » un petit rire chaleureux s'échappe d'entre mes lèvres, puis, j'reporte mon attention sur Ringo.
« Ah ! C'est le moment où je dois mentir sur mon CV, c'est ça ? » Me vendre... me vendre... mais qu'est-ce qu'on pourrait dire a une enquêtrice qui risque pas de nous foutre dans les problèmes si jamais l'entretien ne se passe pas correctement... Est-ce que je lui mens ? Non, elle découvrirait la vérité tôt ou tard, de toute manière. Bon, en fait, c'était le moment où j'essayais de lui cacher ma détresse... mais les flammes qui se mettaient à danser sur ma caboche n'allaient pas tarder à révéler ma détresse... Alors, j'ai pris les devants, j'ai décidé de les éteindre moi mêmes dès qu'elles se sont allumées ! « Hehe, pardon, ça m'arrive quand j'suis nerveux ! »
J'prend un instant pour penser à ma question, j'espère qu'elle prenait pas le blanc comme une façon de lui faire perdre son temps, moi j'y croyais grave à cette collab du tonnerre ! Alors, après une longue inspiration, j'relève la tête et plonge mes iris dans les siens. « Eh bien, pour tout vous dire, madame Ringo, j'ai aucune idée de la raison ayant poussé l'archiviste à m'envoyer vers vous ! Mais elle aime à croire qu'on se ressemble sur certains point. Bon, j'suis pas aussi classe que vous, mais c'que j'ai pas en flow, j'le compense en motivation ! »
« Mon rêve à moi, c'est de capturer un dragon ! Je sais qu'ils existent quelque part dans ce monde et je compte bien mettre la main sur l'un d'eux ! »
Un moment de silence envahit la pièce, j'étais on ne peut plus sérieux, allait elle rire de moi ? Elle ne serait pas la première et certainement pas la dernière. Mais j'aimais à croire qu'une personne comme Ringo comprendrait. Cela dit, il était facile d'apporter un premier jugement, alors je me levais de mon siège et me retournait pour faire face à un grand tableau, sur une carte du japon, de nombreuses punaises étaient reliées entre elles par des fils de laine. Des photos d'hommes, de femmes et d'enfants étaient accrochés sur le tableau... l'une d'elles retint mon attention.
« Je connais ce type. » Lâchais je sèchement, avant de poursuivre sur un ton plus léger. « C'est un antiquaire qui a élu domicile à Asakusa. Il m'arrive souvent de passer dans sa boutique, car je retrouve souvent des objets imprégnés d'énergie occulte chez lui. » Je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle il était épinglé sur son tableau, ni même pourquoi il était relié à d'autres photos. « On l'appelle "Motoka" ou "Motoka l'ancien", car c'est un antiquaire. C'est un nom plutôt réputé dans ce quartier, les gens ont tendance à parler de lui en bien... Pourquoi est-il épinglé sur ce tableau, madame Ringo ? »
Je me retournes à nouveau, pour lui faire face les bras croisés sous la poitrine. « Ça vous dit qu'on passe lui rendre une visite ? Peut être qu'on y verra plus clair ensemble, moi, il me connait déjà ! »
« Madame Ringo ! » J'prends mon courage à deux mains, et j'me permet de la couper dans sa lancée ! « Ne vous inquiétez pas pour moi ! » mon regard se raffermit, j'm'incline un peu plus en avant dans le fauteuil et me rapproche de la rouquine. « Y'a rien qui peut m'briser, on est pareil vous et moi, pas vrai ? On est des exorcistes ! Détenteurs des clés pour ouvrir toutes les portes qui cachent les vérités de ce monde ! La seule chose qui doit nous effrayer, c'est de plus rien avoir à apprendre ! »
J'ravale ma salive, j'espère de tout coeur que mon intervention ne lui aura pas pris la tête... mais j'trouvais que c'était important de lui dire, qu'elle ne cherches pas à me ménager de par mon inexpérience, quoi qu'il arrive : j'étais un exorciste moi aussi ! Bien que pas officiellement, mais j'étais en voie pour le devenir, ça c'est sûr ! Cette dernière année était le tournant tant attendu dans le choix sur la suite de ma carrière... et j'osais espérer que cette dame allait pouvoir m'ouvrir les yeux sur la voie à suivre.
C'est avec un large sourire que je la regardais se lever soudainement lorsqu'elle entendit parler de Motoka, J'relève mon chapeau après sa petite pichenette, et emboite immédiatement le pas derrière elle ! J'avais comme un bon pressentiment, elle avait ce timbre de voix qui m'inspirait une volonté d'essayer de me mettre à l'aise ! « OH PUTAIN D'SA RACE !! » et comment dire qu'elle avait... réussi ?
Bondissant à chaque micro seconde autour de la bête de course, de cette pure beauté de bécane sur laquelle on m'invitait à faire un tour, il était évident que j'étais plus que bien ! « C'est TROP bien ! Ma mère en a une aussi ! Les rouquines bikeuses ! » à nouveau mes dents se dévoilent de joie ! « Peut être que vous la connaissez, elle enseigne à l'académie de Tokyo ! C'est Sawada Rebecca ! » un moment de pause, alors que ma main se porte à mon menton. « Ah non.. elle a changé de nom c'est vrai, maintenant c'est Ka-... » petit remontée acide. « ...-Kamo.. »
J'secoue la tête pour m'enlever l'image du balafré de l'esprit et m'reconcentrer sur l'important ! Elle me testais : voulait voir de quoi j'étais capable sur le terrain, si je comprends bien. Alors fallait lui montrer que j'étais quelqu'un de capable, déterminé et tout et tout. Alors, quand elle enfourche sa bécane, il ne faut pas plus d'une micro-seconde pour me voir apparaître casqué dans son dos ! Peur, moi ?! Tu rigoles, le danger j'adores ça !!
Alors ouais... qu'est-ce qu'on pouvait bien pouvoir aller faire chez ce bon vieux Motoka...
« ... C'est simple, Boss ! » Boss hein ? Faut croire que j'le voulais vraiment ce travail... « Motoka est du genre... pas très net ! J'me suis toujours demandé comment autant d'objets imprégnés d'énergie occulte pouvaient se retrouver dans sa boutique ! Y'en a qu'il refusait carrément d'me vendre, prétextant qu'ils étaient déjà réservés... Pourtant j'étais là à l'ouverture, et j'ai vu personne ! » Putain la lose, quel jeune homme fait l'ouverture d'un antiquaire pour des breloques ?! Elle va me prendre pour un idiot si ça continues... « Mais j'pense pas que vous vous intéressez à ça, pas vrai, Ringo -sensei ? »
Un p'tit bond, et j'descends du muret contre lequel elle était adossée. « Vous voulez essayer la méthode Yahiru ? » Oh que cette petite étincelle, qui dansait frénétiquement au cœur de ma pupille, était un sacré annonciateur de la mauvaise décision qui s'apprêtait à arriver. Un sourire malicieux tiré d'une joue à l'autre, je disparaissais soudainement de sa vue, pour réapparaître plus loin, au travers des vitrines dans la boutique.
D'où elle était, elle ne pourrait voir que nos deux personnes s'agiter en secouant les bras dans tout les sens... mais il était facile d'imaginer que j'étais en train d'hurler de tout mon soûl, à voir mon chapeau qui rebondissait non stop sur le haut de mon crâne. Puis, soudainement, plus rien. Un grand sourire, une transaction... puis il se tourne vers toi et son regard insistant avait même tendance à m'faire flipper moi.
« ... J'suis de retour ! » Comme une fleur, avec un des fameux objets entre les mains. Un vase scellé qui sonne étonnamment plein lorsqu'on tape dessus. « Il a pas été facile en négoce, mais j'ai réussi à mettre la main sur un de ces fameux objets ! C'est l'un de ceux là, boss, sentez ! Ce vase semble avoir une fine pellicule d'énergie occulte qui l'englobe ! C'est pas un truc de OUF ? » Bon, j'coupe court à la joie quasi instantanément en rangeant le vase derrière mon dos. « Bon, parcontre... il se pourraaaaaaaaaaaaait... » Ouais c'est ça, regardes tes baskets Yahiru, elles seront sûrement plus tendre que c'qu'elle te réservera après ça. « Iiiiiillll se pourrait que j'ai promis à Motoka un rendez vous en tête à tête avec vous ! » Ok, j'suis toujours pas mort... c'est le moment de rattraper la gaffe ! « MAIS ! Je me suis dit que c'était l'occasion idéale pour mener un petit interrogatoire sans éveiller les soupçons ? Pas vrai ? Boss ? »« ... Boss... ? »
Il était drôle, ce gamin. Débordant d’énergie et de motivation, comme un terrible brasier que rien ne pouvait arrêter. Une énergie qui était contagieuse, te donnant presque l’impression d’avoir eu une bonne et grosse nuit de sommeil, quand ton compteur s’arrêtait seulement à quelques heures, grapillées ici et là.
« J’aime cette façon de penser. Mais ne crois pas qu’on ne puisse pas être brisée. On reste humains ... Mais ici, on se relève toujours. Parce qu’abandonner, c’est arrêter d’apprendre ! »
Pour obtenir des réponses, il fallait affronter l’horreur sous toute ses formes. Et malheureusement, il était impossible de plonger dans un abîme et d’en ressortir immaculé. Non. Il fallait apprendre à accepter cette réalité, comme elle se présentait, et en faire une force. Une motivation supplémentaire, pour continuer à plonger, qu’importe les risques et les blessures. Tout ça, pour la vérité. C’était la véritable voie du détective, celle qui était chère à ton cœur.
Ta main avait alors gentiment ébouriffé sa chevelure, avant de descendre en direction de la moto, qui créa chez le garçon une nouvelle vague d’excitation, qui t’arracha un petit ricament de fierté. Oui, elle était belle, ta monture d’acier. Un petit bijou que tu avais reçu à tes dix-huit ans de la part de ton pap’s, motard également. Tu la chérissais, comme le plus précieux des objets, et cela se voyait à la manière dont la carrosserie était parfaitement entretenue. Intenable, il sautait autour de la machine, excité comme une puce, déballant quelques informations sur lui-même, et plus particulièrement sur sa mère.
« Oh, effectivement, je connais ta mère ! Techniquement parlant, elle a été ma prof, pendant une petite période. Enfin, quand j’étais encore à l’académie ... Whaou, ça me rappelle des souvenirs ! »
Riant joyeusement, les souvenirs remontaient en toit doucement. La jolie rouquine avait une sacrée descente, un caractère chaleureux, et bien que tu avais entendu qu’elle s’occupait d’un enfant, ce n’est pas un grand gaillard comme Yahiru que tu avais imaginé. Ta faute, complètement. Une preuve qu’il fallait toujours douter de tout. Mais tu connaissais bien plus celui qu’elle avait eu le malheur d’épouser.
« Ah, mes condoléances. Si Rebecca est ta mère, je suppose que tu as fait la rencontre du si charmant Masaaki Kamo, n’est-ce pas ... ? Je peux déjà dire qu’il doit te sortir par les yeux, cet empoté maniaque. »
Rien que de prononcer son nom, tu sentais l’odeur de désinfectant concentré et des mélanges de produits ménagers qu’il affectionnait tant. Un réel plaisir ... C’était triste, de voir une femme pleine de vie et de joie s’enfermer dans un mariage avec une telle personne, pour des raisons autre que l’amour. Après tout, l’homme avait toujours été du genre à préférer sa propre présence plutôt que celle d’une femme. Germaphobe, et narcissique. Quel beau mélange il représentait, pas vrai ?
« Je te donnerais quelques astuces pour l’emmerder. C’est un art dans lequel je me perfectionne depuis maintenant cinq ans, et j’estime être devenue maîtresse en la matière ~ »
Et l’embêter à travers son beau-fils ? Oh, tu ne pouvais pas rater cette occasion ! C’était comme si le monde te hurlait de lui mettre des bâtons dans les roues ! Et qui étais-tu pour t’opposer à la volonté de l’univers hein ? Pour une fois que tu respectais un « ainé » ... ! Si tu ne croyais pas au destin, tu commençais à te dire que le monde était quand même bien fait, en te permettant de rencontrer Yahiru.
Vous étiez sur la même longueur d’onde.
Et c’était parfait comme ça ! Chevauchant la bête d’acier, le vent dans les cheveux, vous vous étiez élancés dans les rues de la cité de lumière, un objectif bien précis en tête. Yahiru avait vite saisit ce que tu attendais de lui. Comprendre, analyser le moindre élément qui dénotait, en expérimentant soi-même.
« Et bien tu vois, je m’intéresse justement à ça. À la raison pour laquelle il ne veut absolument pas vendre ces objets Et pourquoi ceux-ci sont imprégnés d’énergie occulte. »
En fait, tu avais déjà une idée des raisons, mais c’était au tour de ton stagiaire de faire ses preuves. De montrer comment il pouvait s’en sortir. Grapiller des données et trouver la vérité. L’enflammé ne manquait pas d’énergie ! Tu n’avais même pas eu le temps de dire quoi que ce soit que déjà, le jeune homme sprintait, directement vers le cœur du problème, armée de ce qu’il appelait « La méthode Yahiru ».
Un petit rire passant la barrière de tes lèvres, tu t’installas bien plus confortablement contre le mur adjacent à la moto, les jambes croisées, l’ambre de ton regard posé sur la vitrine du petit commerce et les silhouettes qui s’agitaient à l’intérieur. Le spectacle était ... Divertissant ! Les grands gestes, discernables au loin, trahissaient aisément l’ambiance de la conversation ... Et soudain, un changement d’ambiance. L’agitation laisse place à des sourires. Tout semble plus cordial, avant que Yahiru ne revienne vers toi avec un air fier et un vase dans les bras.
« Alors, comment ça s’est passé ?? »
Bien. Visiblement. Il a réussi à récupérer un vase, et ça, c’est déjà pas mal pour une première fois ! Mais le coût ??? Ah. Oui, tu n’avais pas vu venir la prise de confiance de l’apprenti détective, qui tenta au possible d’atténuer l’horreur provoquée par la nouvelle.
« Yahiru ... »
D’une main, tu vins masser ton arrête nasale, poussant un soupire et pourtant ...
« Raaah j’peux pas t’en vouloir, j’aurais sans doute fait la même chose que toi. Et tu as raison, ça va nous être utile. Mais tu ne perds rien pour attendre ! »
Amusée, le rictus étirant tes traits trahissait bien l’absence de colère que tu ressentais à ce moment précis, avant de te redresser, tendant la main pour récupérer le vase en question.
« Je vais te montrer un truc. »
La poterie sous le bras, tu glissas ta main à l’intérieur, tapotant la surface quelques secondes, avant que ton regard ne s’illumine soudainement d’un éclat nouveau.
« Bingo ~ »
Fière, tu ressortis un sachet en plastique, recouvert d’adhésif, dans lequel des bijoux étaient enfermés. Un peu d’or, et une jolie bague avec une pierre à l’éclat hypnotisant. Pas un réel trésor, mais une petite somme tout de même.
« C’est l’heure du quizz gamin ! Selon toi, notre cher brocanteur est ... Petit un : un receleur. Petit deux : un passeur. Petit trois : un stockeur. »
Secouant le sachet sous son nez, tu commenças à décompter. 10, 9, 8, 7, 6 ... Chaque seconde qui passait ne faisait que précipiter la suivante. Est-ce que sa réponse bousculerait tout ? Qui sait ...
La peur laisse soudainement sa place à l'excitation. J'savais qu'elle allait kiffer ! Au final, peu importe la méthode tant que les résultats sont là, pas vrai ? J'observe assidument, alors qu'elle manipule le vase, le descelle - j'avoue ça, ça m'a déchiré le cœur maaaaaais... - et en extirpe un sachet. Immédiatement, mes yeux sont comme attiré vers la petite pierre qui ornait la bague. Elle me parle, mais j'arrive pas à décrocher les yeux du machin ! Et si... sans prévenir, j'laisse mon energie occulte se déverser. Une vague de chaleur peut être ressentie l'espace d'un instant, alors qu'un sourire apparaît à nouveau sur ma tronche. « C'est de cette bague qu'émane l'energie occulte ! » dis-je en la pointant du doigt. Les yeux rivés sur Ringo, j'entends un décompte qui n'annonce rien de bon... « J'ai pas l'impression que ce soit du recel, il a vraiment hésité avant de me vendre ce truc... »
Je m'adosse finalement à ses côtés, croise les bras sous la poitrine et vient me frotter le bout du menton. « J'me demande qui peut avoir recours au service de ce type... Et pourquoi est-ce qu'ils trafiquent des objets imprégnés d'Energie Occulte ? Ils sont pas censé être incapables de faire la différence ? Vous pensez que ce type est un exorciste ? Madame Ringo ? »
Je secoue la tête de droite à gauche, ça ne fait aucun sens. S'il était exorciste au même titre que nous, il aurait vu clair dans mon jeu, aurait sans doute ressenti notre présence depuis longtemps et aurait prit les précautions nécessaires pour camoufler les signatures énergétiques. Ce qui voulait dire que notre homme n'était que le maillon faible de cette chaîne, Reprenant le vase, j'opère immédiatement et troque ma drôlerie pour une attitude aux antipodes du Yahiru habituel.
C'est avec un air studieux qu'il manipule l'objet, l'observe sous chacune de ses coutures. Du bout des doigts, il touche le matériau, ressent chacune des petites imperfections. Gratte légèrement la peinture, qui s'écaille sous ses ongles. Il le tourne, le retourne dans tout les sens puis bloque finalement au niveau du sceau. De la colle ? Au vu de l'époque du vase, il aurait normalement du être scellé avec de la résine... ce qui confirmait la piste de Ringo. Si le vase était authentique, il ne faisait désormais plus aucun doute que le vase avait été lesté récemment.
Secouant la tête de nouveau, l'air ahuri refit apparition sur mon visage. « Du coup j'en ai aucune idée, boss ! » légèrement anticlimatique, surtout au vu de la période de quasi transe qui venait de se dérouler devant ses yeux. « J'ai du mal à croire que ce vieux Motoka puisse être dans le coup, du moins, s'il l'est, il n'est clairement pas à la tête de ce "trafic" » à court d'idées, j'me laisse finalement guider par mon instinct. J'récupères le sachet de bijoux de la main de la rouquine, et extirpe la bague qui me fait de l'oeil depuis tout à l'heure.
C'est un éclair glacé qui me traverse de la tête au pied lorsque mes mains se posent sur l'objet. Une immédiate sensation d'inconfort me gagne soudainement, alors que je le manipule. Au creux de ma main, mes yeux se perdent à arpenter la pierre qui orne le bijou. Je la porte lentement à mes yeux, puis me risque à nouveau à relâcher mon énergie occulte pour tenter d'analyser la nature de l'objet.Elle m'a pourtant prévenu, je me devais d'être prêt à faire face à des situations qui pourraient me sortir des sentiers battus...
... Alors pourquoi est-ce que j'étais pétrifié de la sorte ? Même les fléaux que j'ai affronté ne m'ont jamais mis une clim de la sorte. J'ai l'estomac sans dessus dessous, et à mesure que le temps passe, il devient de plus en plus compliqué de faire bonne figure face à la rouquine. « Dites, boss... est-ce que vous ressentez la même chose que moi ? » sans un mot de plus, tu dépose délicatement la bague au creux de sa paume. « Je... je suis naturellement plus sensible à l'energie des objets... mais essayez d'envoyer un signal d'énergie occulte, voyez comment l'objet vous réponds... »
Si elle suivait mes indications, alors elle ressentirait la même chose que moi. Elle ressentira dans le creux de sa paume le souffle d'une respiration saccadée, étouffée, les battements d'un cœur agité, mais surtout, elle entendra ces mêmes cris d'effrois qui résonnent en écho dans sa tête. Cet anneau, dont le regard semblait inlassablement attiré vers la pierre qui l'ornait ajoutait un niveau degré de mystère à cette affaire... « Vous avez compris comme moi, madame Ringo, pas vrai ?... »
« ...Il y a un humain dans cet objet, et il appelle à l'aide... »
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