LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
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LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
DEAD CAN DANCE (O-Bon)Arc I : Big Boom Theory
En sortant du bureau du proviseur, Menocchio resta parfaitement immobile, avant d’attraper un surveillant qui passait par là, et rapprochant ostensiblement sa face du pauvre Kamo, il glissa d’une voix froide et rauque :
« Amenez-moi Gin Ogawa tout de suite ! »
Le temps impérieux et froid dissuadant de discuter, le pion s’échappa d’un pas rapide après avoir hoché la tête : il préférait partir, tant la présence du métis le mettait mal à l’aise. Menocchio n’y fit pas attention, préférant rejoindre la salle des profs pour organiser l’entretien improvisé qu’il avait en tête.
Ce que le proviseur lui avait demandé ne correspondait pas exactement à ce qu’il avait en tête, mais soit, Menocchio était un homme avisé et ce n’était pas la première fois que cela ne se passait pas comme prévu, il allait gérer la situation comme il l’avait toujours fait, avec rigueur et contrôle.
Le proviseur venait de demander au métis de former trois étudiants, Kirai Shareke, Shuhei Jou et Gin Ogawa. Si les deux premiers étaient des étudiants que Menocchio avait demandés, le dernier… pas vraiment.
Ce qui n’allait pas dans le sens du grand brûlé, c’était qu’on le lui avait forcé à prendre Gin Ogawa sous en aile, en tant que professeur principal et responsable du jeune adulte. Le métis ne pouvait pas s’empêcher d’être déçu, tant jusqu’à maintenant, il n’avait jamais vu en Gin Ogawa, un apprenti exorciste compétent et le professeur se demandait si son élève avait un potentiel quelconque.
Pour les troisièmes années, il était demandé aux professeurs de les encadrer de manière approfondie en ayant un petit groupe d’élève sous la formation d’un seul enseignant. C’était pour cela que le métis avait choisi les étudiants qu’il souhaitait former, Kirai, pour l’avoir à l’œil et Shuhei parce que… Menocchio n’avait pas envie d’en parler. Or, pour avoir Kirai et Shuhei, il fallait prendre Gin, cela allait du présupposé que les trois avaient des liens et que ce serait parfaitement pour soutenir la sainte et saine émulation entre les étudiants.
Même s’il ne voulait pas de Gin, qui n’était probablement qu’un cloporte sans importance, ni talent, Menocchio avait reçu un ordre et jamais le métis ne se défilait devant un ordre. Une fois la frustration passée, il comptait bien tout mettre en œuvre pour transformer une chenille en papillon. C’était pour cela qu’il avait demandé d’aller chercher Gin Ogawa IMMÉDIATEMENT. Il était temps pour le professeur de se faire une idée un peu plus approfondie de celui pour qui il était censé mourir en cas d’accident…
En vérité, Menocchio ne comptait pas mourir pour aucun de ses étudiants, il préférait évidemment les laisser mourir plutôt que de mettre sa vie en jeu. Sa place de professeur était plus importante que la vie de vulgaire cloporte au talent et à l’intelligence largement limité. Mais cela restait qu’il ne prenait aucun plaisir à voir ses étudiants mourir quand cela arrivait. Après, Menocchio avait très bien conscience que sur un ordre de Ezo Koutetsu, il exécuterait le moindre de ses étudiants, mais leurs morts restaient toujours quelque chose d'extrêmement frustrant et douloureux. C'était comme élevé des chiots et les voir se faire attaquer par un loup, leurs morts étaient toujours des épreuves violentes pour le métis.
Ayant fini de rassembler le dossier de Gin Ogawa, le métis attendit que son élève n’arrive pas pour le cuisiner un peu. Quand finalement, il arriva, Menocchio ne fit pas l’effort de se lever, désignant simplement d’un mouvement de la main la place devant lui.
« Monsieur Ogawa, si vous voulez bien vous asseoir. Savez-vous pourquoi vous êtes ici ? »
L’impitoyable test de Menocchio venait de commencer et il aiguisait ses crocs pour manger le jeune Ogawa comme il le souhaitait.
Lorsque Gin Ogawa se mit à sourire, le métis ne put s’empêcher de le mépriser.
De quel droit osait-il sourire comme si ce qu’avait le grand brûlé était drôle ? Depuis qu’il avait été défiguré, Menocchio n’avait jamais été drôle, et même avant la tragédie des larmes et du feu, il n’était pas quelqu’un de drôle ni blagueur. Corrompu par la haine et l’infinie souffrance, le métis l’était encore moins. Il ne considérait pas que ce qu’il avait dit était drôle et donc, sourire était particulièrement mal venu et évidemment inacceptable.
Le bénéfice du doute s’était vite envolé, le misérable cloporte qu’était Gin Ogawa ne méritait pas l’intérêt de Menocchio, ce n’était qu’un être quelconque, avec autant de saveur qu’un bol de gruau sans sel.
Le voir fanfaronné, demandant si on avait besoin de ses compétences, exaspéra le métis qui se mit à sourire sous son masque, comme s’il avait entendu une bonne blague. Gin Ogawa avoir des compétences, qu’on ait besoin de lui, c’était résolument une boutade toute amusante. Le cloporte parlait au grand brûlé comme s’ils étaient ami, son vocabulaire était pauvre, ses tournures de phrases passables. Il n’avait rien de spécial, il n’était qu’un jeune adulte frimeur sans aucune notion de savoir vivre.
Il n’était qu’une toute petite minuscule fourmi. Menocchio pouvait l’écraser de la pointe de sa botte à chaque instant.
Le métis n’eut même pas envie de répondre, il voulait se lever, tourner les talons sans un mot, il ne méritait pas l’attention d’un exorciste aussi compétent et fort que Menocchio. Kirai avait l’intelligence tactique, la force pour lui, qui compensait l’insupportable comportement anti-hiérarchique qu’il adoptait, il n’était pas complètement inintéressant. Gin lui était une version sans matière grasse de quelqu’un sans énormément d’intérêt, il n’était rien.
Mais, vu que les ordres étaient les ordres, le grand brûlé ne pouvait pas faire marche arrière, il devait s’occuper de Gin et donc lui présenter ce qui serait son existence pour le reste de la vie à l’académie. Mais il ne comptait pas pour autant rester passif devant le comportement agaçant de la petite fourmi devant lui. Il allait le briser et le mater comme les autres chiens abrutis qu’étaient la gente estudiantine de cette académie.
« Pourquoi avoir pensé spontanément que cet entretien porterait sur des reproches Monsieur Ogawa ? Puis, vous dîtes bien vite que vous n’avez rien à vous reprocher, pour quelqu’un qui n’a réellement rien à se reprocher. »
Menocchio n’avait que faire de ce que pouvait bien faire Gin pour penser qu’on lui reprochait quelque chose. Le professeur n’ignorait rien des sorties nocturnes de certains étudiants, Ogawa compris. Il savait que tout ces cloportes prenaient des risques inconsidérés, qu'ils exorcisaient des fléau. Il le savait. Lui qui dressait ces étudiants pour en faire des exorcistes compétent, les savoir risquer leurs vie le frustrait énormément. Il ne pouvait pas faire comme si cela ne l'affectait pas. Mais pour leurs offrir une bonne leçon, ce n'était pas le moment, pas encore. Tout ce que voulait réellement Menocchio était de prendre l’ascendant psychologique sur ces élèves et il voulait que Gin le respecte, quitte à l’écraser comme il l’avait fait avec Kirai.
Le métis décida de laisser cela en suspens, il ne souhaitait pas épiloguer sur des futilités comme celles-ci, son temps était trop précieux pour le jeter à des cloportes incapables et inutiles comme celui qu’il avait devant lui.
« Vous avez sûrement dû entendre parler de la réforme récente selon laquelle un professeur devra encadrer un petit groupe de troisième année pour mieux leur inculquer le métier d’exorciste. C’est l’objet de cette réunion, je serais votre professeur principal et référent pour toute cette année. »
Menocchio avait parlé d’une voix froide et rauque, toujours frustré de devoir former un étudiant comme cela, c’était comme arroser un caillou, jamais une fleur n’allait en sortir, ni même un bourgeon. Mais le métis était obligé et son sens du devoir, sa loyauté et son abnégation le poussait à faire ce qu’on lui avait demandé.
« Parlez-moi un peu de vous, Monsieur Ogawa. Sentez-vous libre de vous présenter vous et votre histoire comme vous le voudrez. »
Menocchio malgré son mépris pour le jeune homme, voulait continuer à le cuisiner, pour évacuer la frustration que provoquait sa présence dans son équipe. Il ne comptait pas cesser son entretien pour savoir encore plus qui était devant lui. C’était son devoir d’en savoir plus sur la fourmi, pour savoir pour qui il se prenait et pourquoi, ce n’était qu'un moins-que-rien.
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